mercredi 28 septembre 2011

Petite visite à Koro dimanche dernier !


Voici la terre d'agriculture d'un de mes amis burkinabés (le menuisier), ici vous voyez un champs de haricots blancs.


Le champs de maïs, tout est fait à la main. Ils n'ont aucun tracteur.

La visite de Koro commence par la vue panoramique de Bobo-Dioulasso. J'étais à ce moment au sommet de la montagne où un peuple s'est installé pour fuir ses ennemis. Comme vous pouvez voir il y a beaucoup de végétation car c'est la saison des pluies.

Voici l'un des trois villages qui logent sur la montagne. Il y a le village des forgerons, celui des agriculteurs et des Dioulas (ce que font les Dioulas je ne me souviens plus désolé).



Un foetus pour protéger des génis (mauvais esprit) ou encore pour faire des offrandes aux dieux.

















L'image du dessus et du dessous vous démontre le passage pour accéder aux villages. Comme vous pouvez voir il est très difficile de reconnaître le chemin ce qui a protégé les villages des asseaux de l'ennemi.



Il ne s'agit pas du village mais sur la route je me suis arrêtée pour prendre cette photo. Il s'agit du lieu ou l'on dynamise la pierre pour en faire du béton !

Voila la visite terminée, j'espère qu'elle vous a plu ! Je sais on ne voit pas de personnes car il faut payer si on veut les photographier. Ah oui, on me demandait aussi où vont les gens pour chercher de l'eau. En réalité, il y a des puis situer à des endroits stratégiques pour approvisionner les gens. Par contre, il n'est pas rare que la femme doive faire plusieurs kilomètres pour y accéder.

lundi 26 septembre 2011

Petites capsules !


Les cellulaires
Le cellulaire ici est très important ! Il sert de calculatrice pour les médecins, les infirmiers, les écoliers (pour ceux qui ont l’opportunité d’en avoir un), les marchands, pour tous. De plus, le cellulaire a une lampe de poche intégrée pour la nuit car les quartiers ne sont pas éclairés. Dès qu’un cellulaire sonne, on répond peu importe avec qui nous sommes et peu importe si nous sommes au travail ou non. Le cellulaire est le moyen de communication par excellence et souvent simplement pour dire le bonjour. Parfois, les cellulaires retentissent qu'un seul coup, cela signifie qu'on te bipe car ils n’ont pas assez de crédit pour t'appeler et tu te retrouves dans l'obligation des les rappeler. Les cellulaires fonctionnent avec des cartes d'appel. Il n’y a pas de forfait comme par chez nous. On retrouve des cartes de recharge partout, elles se vendent dans les petits marchés sur la route ou encore des jeunes n’ayant pas l’opportunité d’aller à l’école les vendent dans la rue pour aider la famille. Aussi, les gens possèdent souvent 2 cellulaires car ils utilisent 2 puces différents. Les réseaux de communication ne fonctionnent pas toujours très bien.

Funérailles
Aujourd’hui la circulation a été ralentie car il y avait un corbillard qui passait pour mener le mort au cimetière. Les gens qui se trouvent sur la route doivent se lever au passage du véhicule pour l’honoré.

Journée de la femme
Le 8 mars est le jour de la femme et cette journée est un événement très important. Les femmes vont se faire broder un habit avec un tissu spécifique pour la fête. Chaque année il y a un pagne (tissu) différent. Ensuite, elle donne à leur mari le montant d’argent qu’il leur donne habituellement pour faire le marché. Le mari sera en charge de toutes les tâches ménagères et la femme ne fait rien. Donc, l’homme prépare la nourriture, fait la lessive, fait le ménage, etc ! Cela permet de faire comprendre à l’homme ce que la femme fait à la maison et aussi ce qu’elle peut acheter avec le peu qu’il lui donne.  

Prix Toubabou !
La perception des personnes vis-à-vis les blancs est qu’ils ont beaucoup d’argent. Ainsi, à chaque fois que je vais au marché on double les prix ! Il faut alors marchander ce qui n’est pas évident. J’ai la chance d’avoir des amis qui m’aident dans certaines situations. Ils vont dans la boutique demander le prix et reviennent me voir pour que j’entre avec eux payer. À ce moment, le marchand n’est pas content et réessaie de monter son prix ! Je peux comprendre pourquoi ils agissent ainsi! La valeur de notre argent n’est pas la même donc pour eux il est évident que nous sommes riches. Oui, il est vrai que nous sommes plus aisés que la majorité d'entre eux mais tous ne sommes pas fortunés. Aussi, je me rends compte de plus en plus à quel point nous sommes une société de consommation. Ici, la survie simple est le mot à priori, celui de pouvoir se nourri! Les gens d’ici ont de la difficulté à simplement nourrir leur famille. C'est une toute autre réalité qui porte à réflexion. En même temps frustrante, surtout en sachant les quantités d’aliments gaspillés chez nous quand ici ils ont très peu. Malheureusement, je suis dans le bateau de la surconsommation aussi et cela crée chez moi une frustration. Et je me pose la question du comment faire un équilibre. Une grande remise en question sur plusieurs points commence à germer dans mon esprit !

Taxi
Les taxis sont verts et ils n’appartiennent pas à une compagnie. Les taxis man achètent la voiture à crédit. Par contre, le métier ne rapporte pas beaucoup donc les taxis man ont un deuxième travail. Mon ami Moussa, lui, élève présentement 100 poussins. Ils sont adorables et j’ai l’occasion de les nourrir. Je vous les montrerai bientôt. Eh oui en passant, j’ai conduit son taxi en soirée! hahaha! Les gens étaient très surpris de voir une FEMME BLANCHE conduire le taxi. Tous nous regardaient ! On a beaucoup rigolé. Maintenant, je devrai faire la taxi woman ! Je vous en redonnerai des nouvelles !

Ambé Kofe !

samedi 24 septembre 2011

La Semaine ...


Une semaine remplie d’émotions diverses. Avec enthousiasme je débute la semaine au CREN du CMS de Dô. Par contre, j’apprends que mon homologue ne sera pas présent pour les journées suivantes car elle travaille de soir et l’autre responsable du CREN est en congé maladie. Je me retrouve donc avec la Tatie qui ne veut pas travailler au CREN. Il lui reste que 4 ans à travailler donc elle a décidé de rester. Vous pouvez vous imaginez qu’elle n’est pas motivée et comme en bon québécois s’en fou pas mal du travail. Étant donné qu’ici les personnes âgées sont protégées, il n’est pas possible d’intervenir. Les responsables du CREN ont tenté en vain de lui parler pour améliorer la situation. Alors, la journée suivante a été longue mais le lendemain je suis allée à la rencontre nationale de la Nutrition.

 Certains événements m’ont surprise car les mœurs ne sont pas les mêmes. Par exemple, à l’arrivé du gouverneur tous se sont levés et nous lui avons serré la main. Ensuite, il a fallu que tous dans la salle se lève et se présente. Cela prendrait trop de notre temps pour le faire chez nous haha, les petites étiquettes épinglées sont plus rapides. On remarque ici la différence de culture. Je dois aussi avouer que les statistiques présentées ne sont pas toujours claires mais dans l’ensemble la rencontre m’a permis d’apprendre sur le problème de malnutrition au Burkina Faso. La 5e cause de décès chez les enfants moins de 5 ans est la malnutrition. La malnutrition aigu modérée (soit le poids (kg) sur la taille (cm) est entre 80 et 70 %) se retrouve chez 8% des enfants et la malnutrition aigu sévère (soit le poids (kg) sur la taille (cm) est inférieur à 70%) se retrouve chez 1,2 % des enfants. Pour contrer à cette problématique plusieurs centres CREN ont été formés dans les CSPS et d’autres au niveau communautaire. Étant donné le peu de revenu, les organisations essaient de responsabiliser les gens de la communauté en choisissant des volontaires pour la détection des malnutris. Ils prennent les gens du village car il est ainsi plus facile d’approcher un plus grand nombre de population. Les personnes du village auront plus confiance en ces volontaires qu’au médecin ou infirmier. L’organisation forme les volontaires avec un petit bracelet identifié par 3 couleurs. Ce bracelet de papier permet de mesurer le périmètre brachial et la couleur rouge signifie une malnutrition aigu, la couleur jaune à risque de malnutrition aigu et le vert pour un enfant sans malnutrition. Les couleurs sont utilisés car seulement 46% de la population sont alphabétisée. Lorsque la malnutrition est identifiée les volontaires dirigent la famille vers un CSPS ou CEN (cellule en nutrition) pour la prise en charge de l’enfant. L’enfant est pesé et mesuré.

Le programme de rééducation et éducation nutritionnelle consiste à donner du lait de l’UNICEF à raison de 8 repas par jour. De plus, l’éducation des femmes au sujet de l’alimentation du nourrisson se déroule lors de causerie avec les autres femmes. Les causeries sont des salles ou les femmes se rencontrent pour discuter et une animatrice amène un sujet. Différents sujets sont abordés : planification familiale (moyen de contraception), diarrhée, alimentation saine, hygiène et salubrité et autres. D’autres organisations ne donnent pas du lait mais ils font plutôt une démonstration de préparation de bouilli pour l’enfant. La bouilli préparée est à base d’aliments locaux : farine de sorgho, farine de Niébé (fruits secs), farine d’arachides, poudre de lait(si les moyens sont disponibles), d’huile et d’un supplément de vitamines et minéraux. Lors de la rencontre cette méthode était préconisée car souvent il y a rupture des stock de lait UNICEF.

Lors de cette rencontre, j’ai eu aussi la chance de connaître certaines croyances des différents peuples. On m’a expliqué que les gens animistes croient en des génies. Mais le terme génies n’a pas la même symbolique que chez nous. Génies signifient un démon. Alors, il n’est pas rare de voir un père retiré son enfant du centre CREN car il dit que son enfant est un génie et il doit mourir auprès de sa mère. La cause du génie serait parce que la mère durant sa grossesse aurait fait un travail interdit ou encore ses pieds se sont baignés dans l’eau où un mort est passé ou encore que simplement un génie a pris la possession de l’enfant. Dans c’est situation malheureusement rien ne peut être fait. Cependant, il arrive que lorsque le père est parti de la maison pour une longue période la mère revient avec l’enfant au centre CREN. Suite à la réalimentation, l’enfant reprend appétit, les œdèmes diminuent, l’apparence de vieillard s’estompe et le sourire revient. Enfin, l’enfant est sauvé et le père enchanté revient pour savoir comment le centre a sauvé son enfant.     

Au courant de ma semaine, j’ai visité un autre centre CREN celui de Accart-ville. J’ai rencontré plusieurs femmes dont une qui a des triplets !!! Wow ! Quel courage ! Sur les trois deux d’entre eux sont malnutris à l’œil. Ils ont présentement 13 mois et malheureusement ils ont toujours de la difficulté à se tenir debout. Je fais cette remarque car dans le groupe il y avait un autre garçon de 13 mois et il marchait déjà et avait un très bon tonus musculaire.   À ce centre, les femmes préparent la bouillie par elle-même, pendant la cuisson il y a causerie et après c’est l’heure de nourrir les enfants car les pleures commencent. Ouf que du travail pour la mère au triplet ! Dès qu’elle nourrit un l’autre pleure ! et le troisième est au sein ! Nous avons essayé de lui apporter de l’aide mais les enfants refusaient la bouillie exceptée lorsque c’était maman qui la donnait ! ihhihihi ! Adorable ! J’ai goûté à la bouillie et je dois vous avouer que c’est très bon ! Je me la préparerais bien pour mon petit déjeuner !

Dernière journée de la semaine, j’ai appris un peu plus de Dioula ! Je n’ai pas le choix car les femmes que nous recevons ne parlent pas français. Les bébés que nous avions libérés le lundi sont revenus !!! J’étais très heureuse de les revoir car souvent on ne revoit pas ses femmes. Les bébés allaient bien et ils reprennent pour le mieux ! Une discussion avec le mari des jumeaux a permis de faire comprendre au père la problématique du jumeau malnutri. De plus, la question de diminuer la procréation a été abordée mais mal reçu par le père. Ils ont 6 autres enfants à la maison en plus de deux jumeaux mais très peu de moyen. Pour l’africain sans argent, ce sont les enfants qui sont la richesse. Les enfants sont perçus comme une main d’œuvre donc une plus grande production. Par contre, il faut nourrir ses enfants et cette conception n’est pas prise en considération malheureusement. Donc, il est fort possible que cette dame retombe enceinte prochainement ! On y peut rien ! Mais le maximum est fait celui de la transmission du message ! Je comprends de plus en plus cette impuissance que le personnel ressent !

J’ai appris dernièrement qu’il arrive que les médecins du CMA cotisent pour donner des soins à un patient. Cette situation arrive lorsqu’un patient en état critique et que ni lui ni sa famille ne peuvent déverser aucun montant d’argent afin d’avoir une transfusion de sang par exemple. C’est ce que l’on appelle de l’entraide à l’état pure. Il n’est pas rare que faute d’argent ou de matériel une personne meure. C’est ce qui s’est passé dans la nuit de jeudi dernier et cela affecte beaucoup l’équipe. Source de frustration, d’impuissance et de découragement. Mais comme j’ai toujours dit le sourire persiste !  

Bon! Les travaux ménagers m’appellent et faire la lessive à la main occupe pas mal de mon temps ! hahaha ! En passant, je suis un peu en manque d’inspiration alors écrivez moi  vos interrogations pour mettre du contenue à mon blog !

jeudi 22 septembre 2011

La vie de tous les jours ...


Aujourd’hui, à travers mes yeux, je vais essayer de vous décrire comment les gens vivent.

Lorsque je me promène dans les rues il n’est pas rare de voir différents animaux. Il y a les moutons et les chèvres qui se tiennent ensembles, broutent l’herbe et bêlent lorsqu’ils sont mécontents. Le coq chante le matin et les poules jacassent et leurs poussins les suivent à la queue leu leu. Les bœufs et vaches broutent aussi et de jeunes bergers les dirigent où l’herbe est bonne. Des chevaux se promènent seuls au milieu de la rue car la corde qui les retenaient s’est rompue. Les ânes tirent les brouette de jeunes enfants qui transportent du bois ou encore du fer. On voit très fréquemment un âne traversé la rue et certain accompagné de son petit. Je vois aussi les femmes verser le maïs d’un panier d’osier à un autre pour enlever l’excédent non consommable. Ensuite, elles amènent le tout au moulin pour le moudre et l’étendre au sol pour le faire sécher. Ma voisine l’étend dans ma cours  car il y a des poules chez elle. L’odeur qui s’en dégage est assez particulière croyez moi ! Comme le ranci !

Le matin je me fais réveiller par les pieux des dames qui moue le maïs ou pare les légumes pour LE repas de la journée. En après-midi lors de la prière musulmane, on entend les chants religieux. Le soir au moment de dormir les tam-tams jouent des rythmes africains.  

Les enfants maintenant, c’est tout petit qu’on retrouve partout dans les rues et qui crient toubabou, toubabou à mon arrivé son adorable et souvent ils veulent me donner la main. Par contre, certains d’entre eux ont peur de moi car c’est la première fois qu’il voit une blanche et d’autres seront plutôt curieux et voudront me toucher le visage ! hihihih ! Les jeunes souvent portent des vêtements déchirés faute d’argent. Vous connaissez le jeu d’un cerceau que l’on fait rouler à l’aide d’un bâton que l’on voit dans les films des années peut-être 1930-40. Eh bien, ici les jeunes font de même mais avec des pneus de bicyclettes. Même il n’est pas rare de voir les enfants jouer avec des ballons de soccer écraser. Un rien les amuse quoi ! Ma petite voisine m’a mentionné dernièrement qu’il n’avait pas grand-chose à faire excepté causer. Les jeux sont très rare ici en fait je n’ai vu aucun parc d’amusement. Alors, je peux vous dire que les enfants par chez nous sont très chanceux ! Ma voisine, la jeune adolescente, m’a demandé de lui montrer à jouer au échec ! Un jeu que je n’avais pas joué depuis des lunes seigneur !!! Et depuis ce jour, elle joue en permanence avec les jeunes de son quartier. Mon travail en malnutrition me porte aussi à regarder avec plus d’attention les enfants avec les cheveux décolorés car souvent cela indique une malnutrition. Il y a aussi les enfants à qui on demande leur âge et on suspecte qu’ils sont vraiment plus petit que la normal donc on peut supposer que l'enfant a souffert de malnutrition à un moment de sa vie.

Les métiers sont toujours à l’artisanat. Tout près de chez moi il y a une tisseuse de tissu ! Et elle le fait à la main avec les anciennes machines et une sorte de grosse bobine. Les meubles sont tous fait à la main avec de très beaux designs. Les menuisiers travaillent à l’œil sans équerre ou autres instruments qu’on pourrait trouver dans les coffres à outils de nos pères. On retrouve des kiosques un peu partout sur les routes. Échangez avec ses dames en Dioula est très amusant pour eux ! Elles m’apprennent de nouveaux mots. Djoli Djolilo pour connaître le coût des aliments les fait rire car je suis une blanche qui essaie parler dioula.

Les maisons sont construites en béton et la toiture est en métal. Une coure accueille toute la famille incluant oncle, tante, etc. Il s’agit d’un demi-cercle avec 5 ou 6 petites maisons. On ne retrouve pas d’eau courante dans toutes les maisons donc il y a de grands tonneaux qui en contiennent au milieu de la cour.

La fin de semaine dernière j’ai mangé dans un Maquis : petit restaurant au bord de la route (on a des drafts de gaz de temps à autres) qui offre de la boisson et des repas traditionnels (coucous ou riz avec sauce tomates, petit pois en sauce (tagine pour ceux qui connaissent), spaghetti, etc.). Attention ! Assurez-vous que votre verre est bien propre et même je vous conseille de le nettoyer car il peut s’y retrouver des choses suspectes (comme une selles d’un lézard que j’ai d’ailleurs retrouvé dans mon verre après avoir bu la totalité haha et c’est la raison de ma deuxième intoxication alimentaire de trois jours je crois!!!) 

Sortie dans les bars du coin! Chez nous se sont les femmes que nous verrons sur la piste de danse en groupe de deux ! Ici, ce sont les hommes qui seul iront sur la piste de danse vide. Cela serait un signe de virilité qu’on m’a dit ! Étrange pour moi. ihhihhi Eh, imaginez-vous dont qu’ils ont mis une chanson de salsa !!!! et oui j’ai dansé ! Parlons toilette maintenant ! Vous vous souvenez de mon arrêt sur la route à Boromo, les toilettes. Eh bien, dans les lieux publics il s’agit de la même chose mais c’est un trou simple avec toujours la petite bouilloire d’eau. Et vous pouvez vous imaginez que l’odeur n’est pas très agréable, pire que nos bécosses. J’ai toujours de la difficulté à m’y habituer ! Un jour j'y parviendrai ! Je dois vous avouer que maintenant je ne plaindrai plus des toilettes des bars de Montréal ! ha !  

Premier down depuis mon départ de Montréal ! J’ai une maison seule à moi ! J’ai pourtant de la chance d’avoir des voisins aussi acceuillant car il me porte souvent compagnie donc je me sens moins seule !!!

Kambé Kofé !  

dimanche 18 septembre 2011

Le travail et mon nouveau quartier


Par où commencer… il y a tant de choses à dire !!! (ce message est long je suis désolée) Débutons par le travail. Alors, j’ai rencontré l’équipe avec qui je travaillerai. La sœur Madeleine, une infirmière, très sympathique et remplie d’énergie a débuté le centre de récupération et d’éducation nutritionnelle (CREN)  il y a peu de temps. Suite à l’observation des enfants malades, elle a détecté chez certains d’entre eux des signes de malnutrition ainsi elle a décidé de partir un CREN dans le CMA. Par contre par faute d’infrastructure elle a un tout petit local avec une table pour y déposer ses ronds de feux et un banc de bois pour siège. Je prendrai une photo un peu plus tard. C’est ce local qui sera mon bureau pour les prochains mois.


 

Le système de santé est formé selon le schéma suivant : (désolé mon image de pyramide ne veut pas se coller donc imaginez vous une pyramide divisé en ' section et la base constitut les CSPS)
CHU (Centre hospitalier universitaire)
CHR (Centre hospitalier régional)
CMA (Centre médical à antenne chirurgical)
CSPS (Centre de santé et de promotion sociale)


Les CSPS sont les centres situés près des villages et ils comprennent souvent des CREN. J’aurai la chance au courant des prochaines semaines d’en visiter quelques un. Le système de santé fonctionne de tel sorte que dans le cas où une problématique médicale ne peut pas être résolue sur les lieux le patient est référé à un centre de niveau supérieur. Les enfants malnutris sont détectés par les personnes travaillant dans la communauté ou encore par les infirmières qui font la vaccination dans les villages. Ces enfants sont ensuite référés au CREN du CSPS.

 Au CMA où je travaille il en est autrement. Les enfants viennent pour d’autres raisons médicales que celle de la malnutrition. En fait, c’est par l’observance que les infirmières détectent la malnutrition. Par après elles prennent les mesures anthropométriques pour identifier s’il s’agit d’une malnutrition modérée ou sévère. La sœur Madeleine me disait récemment qu’on ne réussit pas à rejoindre tous les enfants malnutris. La mère peut le caché par honte de ne pas pouvoir le nourrir suffisamment à cause d’un manque de revenu ou encore parce qu’elle a deux enfants en bas âges et un des deux à la priorité pour l’allaitement. De plus, il arrive aussi que des enfants de famille à revenu moyen arrivent malnutri à cause de mythes alimentaires. Je m’explique, par exemple, si un enfant mange de la mangue il va avoir le SIDA ou encore les œufs ne sont pas bons pour lui pour X raison. Ainsi, l’alimentation de l’enfant est très restreinte et entraîne la malnutrition. Voici le côté obscure. Toutefois, il y a aussi la beauté de voir un enfant uérir et de bien se porter suite au traitement de la malnutrition. Comme, jeudi une petite au nom de Samira est sortie guérie du paludisme et autres problèmes respiratoires en requérant du riz (son appétit était revenu). Il a été remarqué que l’enfant malnutri est plus aigri et difficile à vivre. Suite à la réalimentation on observe un changement de comportement, il redevient souriant et son appétit augmente. Cette situation encourage alors la mère ou l’accompagnant à poursuivre à offrir une bonne alimentation à son enfant.

Le CMA possède un grand terrain et plusieurs petites bâtisses par contre le matériel médical manque beaucoup donc le personnel fait de son mieux pour donner les meilleurs soins possibles. Ils sont en continuel rupture de stock. Ils ont les connaissances médicales et souvent c’est ce qui les décourage car ils ne peuvent rien faire !!!! Mais ils ont toujours le sourire aux lèvres et continuent à rigoler entre eux. Ici, les infirmières sont de petits médecins qui peuvent diagnostiquer et prescrire. Dans le bâtiment de la pédiatrie, je serai en charge de dynamiser le CREN et à appuyer le personnel dans les enseignements de différentes diètes telles pour le diabétique ou encore pour l’hypertendu.

Mon quartier maintenant, il est très jovial rempli d’enfants qui courent partout. J’ai pour voisin une famille adorable qui m’accueille à bras ouvert et me considère dans leur famille. Une mère toujours souriante et ouverte à apporter son aide et qui travaille dans une usine pour permettre au ménage d’arriver dans les finances. Par contre, malgré ce boulot elle peut qu’offrir un seul repas par jour à ces trois enfants : une jeune adolescente de 14 ans, un garçon de 12 ans et une petite fille de 8 ans. Ils gardent tous le sourire tout de même. La cadette est adorable et me visite dès que ma porte est ouverte. Elle est d’ailleurs à côté de moi en train de dessiner. J’ai appris par mon petit voisin que dans sa classe ils sont 90 élèves !!!! Vous vous imaginez !!!

Je me suis acheter une zézette (mobylette le moyen par excellence ici pour se déplacer) hahaha jaimais j’aurais cru que je m’achèterai cela mais bon étant donné que ma villa est éloignée du centre-ville la motocyclette me sera très utile car pour ceux qui me connaissent je ne peux pas rester en place trop souvent !!!! hihihiihh Je dois avouer que depuis mon arrivé je suis un peu plus tranquille car je me suis rendu compte à quel point la chaleur est fatigante. Je comprends maintenant mes anciennes clientes qui me disaient aimer le froid car on peut se réchauffer mais quand il fait chaud c’est plus compliqué. De plus, je suis malade pour une deuxième fois en 5 jours !!! Mon estomac finira par s’habituer !!! Régime de banane et riz blanc depuis 2 jours !!!

Petite anecdote, il y a deux soirs le menuisier est passé chez moi pour me confectionner un moustiquaire à ma porte d’entrée. Il a découvert à l’arrière du porte rideau un petit papier replier en huit entouré de ficelle. Ce petit papier est un marabout qui protège contre les mauvais esprits. En réalité je n’aurais pas dû y toucher et comme vous connaissez ma curiosité bien évidemment je l’ai ouvert. Le menuisier était très surpris et me trouvait courageuse car normalement l’africain n’aurait jamais osé toucher à cela pour des raisons mythiques. Le papier contenait une écriture ancienne et non lisible. Je l’ai finalement jeté. Par contre, mon ami le taxi man voulait absolument le brûler pour des raisons religieuses et bien évidemment me trouvait étrange d’avoir ouvert le marabout. Autre fait, le menuisier est revenu aujourd’hui et me contait que les masques africains vont sortir la journée prochaine pour accompagner un mort vers les cieux. J’ai bien hâte d’en faire l’expérience par chez moi.
Kem bé doni !